Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience sur le site

« Net zero » : une nouvelle définition de la neutralité carbone ?

Publié le

Résumé

Le 28 Octobre 2021, le Science-based Targets Initiative (SBTi) a lancé son nouveau standard « Net zero ». Cette norme s’applique aux objectifs « zéro nets » d’émissions et aux critères dont les entreprises ont besoin pour fixer des objectifs fondés sur la science et compatibles avec la limitation de l’augmentation de la température mondiale à 1,5°C. Avec « Net zero », SBTi offre une nouvelle vision de la notion tant critiquée de neutralité carbone des entreprises.

 

Contenu

 

Le nombre de promesses de neutralité carbone des entreprises d’ici 2050 a largement augmenté durant ces 3 dernières années.  Pour cause : si la neutralité carbone au niveau planétaire a été rigoureusement définie, il n’en est rien de celle des entreprises. Ce manque de définition commune a ouvert la porte à des interprétations très différentes de cette neutralité et des moyens pour y parvenir, alimentant la confusion et les accusations de greenwashing. Le standard « Net-zero » propose  une vision qui se veut scientifiquement rigoureuse, et dès lors n’inclut pas de prendre en compte les stratégies d’évitement des entreprises pour davantage se concentrer sur une neutralité carbone redéfinie comme l’équilibre entre les émissions de l’entreprise et ses puits de carbone.

 

Ce standard remet ainsi la décarbonation au cœur des stratégies de neutralité carbone pour les entreprises et en fait l’objectif numéro un : la priorité est de se  concentrer sur des réductions rapides et importantes des émissions. La SBTi innove par ailleurs en distinguant pour les entreprises les stratégies de réduction, d’évitement et de séquestration, ce qui ne va pas de soit pour la majorité des acteurs de a neutralité carbone. Les objectifs fixés par « Net zero » sont de plus des objectifs à court et à long terme, fondés sur des données rigoureusement scientifiques. Il n’est pas question pour une entreprise de se déclarer neutre tant que les objectifs à long terme ne sont pas atteints. Enfin, Le SBTi recommande aux entreprises d’aller plus loin en réalisant des investissements en dehors de leurs objectifs scientifiques pour contribuer à atténuer le changement climatique ailleurs que dans leur chaîne de valeur.

 

Des points à réadapter

 

Cependant, certains bémols à « Net zero » sont identifiés par certains professionnels de la neutralité carbone des entreprise, comme Carbone 4,  pour qui le standard de SBTi fait écho à son référentiel Net Zero Initiative développé en 2020, et qui continue d’être approfondi par cette entreprise et ses collaborateur.ice.s. En effet, La non-prise en compte par le standard des « émissions évitées »  autrement que par la recommandation, peut représenter une faiblesse du dispositif. Par ce biais, Net Zero délégitime un peu trop les actions de  financements concernant des projets  de réduction des GES plus globaux, internationaux, qui ne pourraient se faire sans les financements privés.  Si ces indicateurs doivent effectivement être dissociés des émissions de GES directes des entreprises à réduire en priorité, il faut faire attention à ne pas les oublier.

 

Enfin, Carbone 4 a notamment évoqué l’insuffisance du standard qui certifie des objectifs mais pas des actions réelles. Il n’y a en effet aucune garantie que les objectifs pris par les organismes privés adoptant « Net zero » soient respectés à court comme à long terme, il y aurait donc un défaut de suivi et de vérification de données de ces objectifs. Un autre aspect à développer pourrait aussi être la comptabilisation des puits de carbone qui n’est pas explicitée.

 

→Vous abonner à la newsletter Kossop←