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6ème rapport du GIEC : l’influence humaine sur le dérèglement climatique est indéniable

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Résumé

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a livré en août 2021, son 6ème rapport sur le changement climatique. Premier d’une série de quatre publications préparées par le GIEC courant 2021 et 2022, il se veut plus précis, pédagogique et alarmant.

Dans ce rapport intitulé Changements climatiques 2021 : les éléments scientifiques, le GIEC renforce les connaissances sur la science du climat et confirme l’influence indéniable des activités humaines sur le dérèglement climatique, l’importance de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C et l’urgence d’agir dès à présent pour tenter d’inverser la tendance.

 

Contenu

Le premier volume du 6ème rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a été publié le 9 août 2021. Ce rapport de plus de 3000 pages porte sur les éléments scientifiques du changement climatique. En d’autres termes, la physique du climat – comment il fut, est et sera selon les différents scénarios de gaz à effet de serre émis par l’Homme.

 

1er volume du rapport d’évaluation de clôture du 6ème cycle du GIEC

Depuis sa création en 1988, le GIEC organise ses travaux en cycles. Le 6ème cycle, ouvert depuis octobre 2015, se constitue de trois rapports spéciaux et d’un guide méthodologique :

  • Rapport spécial sur le réchauffement global de 1.5°C en 2018 ;
  • Rapport spécial sur les terres en 2019 ;
  • Rapport spécial sur les océans et la cryosphère en 2019 ;
  • Guide méthodologique sur la comptabilisation des gaz à effet de serre (GES) en 2019.

Le rapport d’août 2021 sur les éléments physiques du changement climatique marque le 1er des 3 volumes du rapport d’évaluation (AR6) qui servira de base scientifique pour le premier bilan mondial de l’Accord de Paris (2015). Les 2 autres rapports porteront sur les impacts, adaptation et vulnérabilité (février 2022) et l’atténuation (mars 2022) avec un rapport de synthèse (septembre 2022).

 

L’impact des activités humaines sur le réchauffement climatique est confirmé

Ce dernier rapport vient consolider la responsabilité de l’Homme sur le réchauffement climatique ; cette thèse était déjà défendue dans le rapport d’évaluation précédent. Les preuves de l’influence humaine dans les phénomènes extrêmes tels que les vagues de chaleur, les fortes précipitations, les sécheresses et les cyclones tropicaux sont précisées ainsi que les effets généralisés observés dans l’atmosphère, les océans, la cryosphère et la biosphère.

 

La hausse de la température à la surface du globe est inévitable.

Tous les scénarios d’émissions considérés intègrent cette hypothèse. Le réchauffement global de 1,5°C et 2°C sera dépassé au cours du 21e siècle, à moins d’enregistrer une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre dans les prochaines décennies. Ce réchauffement aura une incidence directe sur le cycle mondial de l’eau (fortes précipitations, sècheresses agricoles, cyclones, fonte des glaciers, etc.). Limiter le réchauffement mondial à +1.5°C ne sera plus possible sans une baisse immédiate et à large échelle des émissions de GES. Chaque dixième de degrés de réchauffement compte, et donc chaque tonne de GES.

 

Une réduction drastique des autres gaz à effet de serre s’impose.

Sous réserve de réduire fortement les émissions des autres gaz à effet de serre (protoxyde d’azote, HFCs et méthane), l’équilibre entre les émissions et les absorptions de CO2 par les puits tels que la biosphère reste possible pour une neutralité carbone mondiale en 2050. Le méthane, second plus important gaz à effet de serre en termes de contribution au réchauffement global est mis en lumière du fait de son impact significatif et des effets sectoriels de l’agriculture, notamment l’élevage de ruminants.

 

Cinq scénarios de projection de futurs possibles totalement distincts

Le rapport présente cinq scénarios illustratifs sur le futur du climat mondial selon les facteurs anthropiques du changement climatique trouvés dans la littérature. Il s’agit de :

  • Deux Scénarios d’émissions de GES élevées et très élevées (SSP3-7.0 et SSP5-8.5) avec des émissions de CO2 qui doublent à peu près par rapport aux niveaux actuels d’ici à 2050 et 2100.
  • Un scénario avec des émissions de GES de niveau intermédiaires (SSP2-4,5) et des émissions de CO2 restant autour des niveaux actuels jusqu’au milieu du siècle autour de 2050. Ce scénario suppose l’application de politiques strictes visant à restreindre l’usage des énergies fossiles ainsi que tout élément qui constituerait un frein au déploiement d’une politique climatique efficace. Il présente une probabilité faible mais serait réalisable dans le cas où de telles politiques seraient appliquées à l’échelle mondiale dans les 10 prochaines années.
  • Deux scénarios de GES très faibles et faibles (SSP1-1.9 et SSP1-2.6) avec des émissions de CO2 diminuant jusqu’à zéro net autour de 2050. Ces scénarios intègrent une baisse drastique des émissions mondiales dès à présent à un rythme très élevé ; ce qui présente dans les faits, une probabilité économique, sociale et politique quasi nulle.